Sur le plan social, épris d’une très grande politesse, Karl se montre sympathique avec tout le monde et ne laisse pas transparaître grand chose de ses vrais sentiments, sauf pour ses meilleurs amis, pour lesquels il donne toute sa gentillesse au quotidien, sa patience quand ils ont besoin de lui, et son humour (spécial, mais bon... ) pour leur remonter le moral… mais pour ses pires ennemis, tel un barbare sanguinaire, il n’éprouve aucune pitié, et il le montre assez bien aussi. Ses relations avec ses camarades et son environnement sont par ailleurs régie par de grands (et parfois aussi bêtes que grands) principes dictés par son cœur, comme ‘’on a toute la vie pour montrer à nos amis combien on les aime, et la mort pour se souvenir du bon temps passé ensemble’’ et d’autres…. C’est pour cela que bien qu’étant relativement solitaire et ayant peu d’amis, il fait toujours tout son possible pour préserver ses quelques amitiés, une fois bien soudées. Ensuite, Karl peut aussi se montrer très impulsif, et même violent lorsque l’on met son honneur en jeu ou que l’on embête ses amis, ce qui avec son physique, peut donner des résultats, disons… assez considérables… et ça le pousse à être isolé des autres, et resserre encore son cercle d’amis. Après, il n’a pas été surnommé ‘’le rêveur’’ pour rien, vous vous imaginez bien… en fait, c’est tout simplement qu’il se perd régulièrement dans ses pensées, parfois à des moments incongrues ou même drôles. Ce surnom a commencé à le poursuivre lorsqu’il était resté, disons… songeur, après que son professeur lui ait posé une question. Mais cela ne lui pose pas de problème, car ses rêves lui portent l’espoir d’un jour meilleur, où il sera enfin libre…. Pour finir, il faut tout de même noter qu’il est quand même extrêmement maniaque : tout ce qui n’est pas à sa place, juste droit, il le remet automatiquement, sans s’en rendre compte, normalement (enfin, comme ça lui semble normal dans sa tête, bien entendu). C’est cette ‘’perfectionnite aiguë’’ qui a fait de lui un travailleur acharné et méticuleux et qui lui a permis de sauter une classe, mais malheureusement aussi de louper des soirées avec des amis et donc d’être peu sociable.
C’est donc désormais seul à Khyssian qu’il va essayer de se faire de nouveaux et nouvelles ami(e)s et qu’il tentera de se débarasser de ses défauts encombrants qui lui ont tant fait barrage dans le passé….

Et bien, du haut de ses 1m75 et des poussières, Karl n’est pas très grand (tout est relatif) et est loin d’être une armoire à glace. Mais, comme tout le monde le sait, l’habit ne fait pas le moine, et plusieurs années de handball (qui est tout de même un sport allemand à la base) et de natation lui ont forgé un corps relativement musclé et très endurant, et une longue pratique de l’escrime lui a donné de bons réflexes. Ce jeune homme est donc un sportif, ça va de soi. Mais bon, comme tout être humain presque ‘’normal’’ et éduqué ‘’correctement’’ (les ‘’…’’ montrent que tout n’est qu’une question de point de vue) et vu qu’il n’habite pas vraiment dans un pays chaud, il est toujours habillé et on ne retient donc que sa morphologie générale, c’est à dire une taille et une corpulence moyennes (enfin, lorsqu’il sert la main de ses camarades le matin, on se souvient vite qu’il a une certaine poigne, quand même... ), et sa tête.
Allant du plan général au détail, on va donc s’intéresser à sa tête. Pour les cheveux, Karl est assez paresseux et se passe un coup de peigne vite fait les matins sur sa chevelure brune foncée, laissant ses mèches rebelles un peu ‘’voler aux vents’’. Des traits assez simples, pas de rides (sauf quand il rigole, bien sûr) ce qui l’aide à garder la plupart du temps un visage inexpressif quand il veut. Ses yeux bruns souvent fixés dans le vide sont assez profonds pour que l’on s’y perde soi-même. Et puis il a un nez (ben oui, il faut bien respirer…) ni trop grand, ni trop petit, ni trop aplati… un peu comme sa bouche qui n’est pas trop étirée, ni trop petite (par contre, il peut être grand gueule quand il veut, même s’il n’y a pas de rapport). Et pour finir, ses oreilles, à moitié cachées par ses cheveux sont relativement grandes (mais bien moins que pour des elfes, selon les contes…).
Et c'est grâce à ce physique atypique que Karl von Drägn est facile à reconnaître.

Début du mois de septembre 1993, dans une petite ville frontière du Nord-Est de l’Allemagne. Une heure du matin sonnait au clocher de l’église, et une jeune femme était sur le chemin du retour chez elle, après une longue journée de travail, lorsque, juste comme elle sortait ses clefs de sa poche, elle découvrit devant sa porte un panier, recouvert de tissus immaculés, comme neufs. Etonnée, elle s’approcha du mystérieux colis, dont le contenu semblait remuer. Elle posa sa main sur le dessus, empoigna les linges et les soulevant d’un mouvement sec mais précautionneux, se retrouva face à un tout jeune bébé. Cela ne devait pas faire longtemps qu’il était là, vu que des traces de pas se reflétaient encore dans le jardin, et pourtant personne n’était dehors à pars elle.… Une fois la surprise passée, elle prit le panier dans ses bras et entra chez elle. Cette dame s’appelait Louise Schrenkin, et était dans la quarantaine passée. Elle mourra d’un cancer quelques années plus tard, ce qui est la raison pour laquelle Karl ne l’a jamais connue. Quand elle fut installée dans son fauteuil, enfin tranquille, avec le bébé posé sur la petite table en face d’elle, elle décrocha son téléphone et composa un numéro. Ce numéro était celui d’une de ses amies, directrice d’un orphelinat voisin. Pendant de longues minutes, elles discutèrent, et il fut convenu que le jeune orphelin serait déposé à l’établissement le lendemain matin. Les neuf années suivantes de sa vie, ce garçon les vécut au sein de l’orphelinat Klinglebt, où on le prénomma Karl à son arrivée. Comme les recherches pour tenter de retrouver ses parents échouèrent, et que personne ne tenta de le retrouver, on lui donna la nationalité allemande, mais il fut impossible de lui trouver un registre de naissance (Karl s’est souvent demandé après coup s’ils n’avaient pas juste eu la flemme de chercher un prénom moins courent, mais il a fini par adopter ce nom, avec le temps). Ensuite, il fut convenu que ce serait à lui de se décider pour un nom de famille lorsqu’il aurait atteint sa majorité. Sa vie parmi les orphelins reste la plus longue de sa courte vie, même s’il s’y fit quelques amis. Les autres enfants le laissaient la plupart du temps seul dans son coin, et comme il avait souvent son regard perdu dans le vague et qu’il s’endormait toujours pendant les cours, on lui donna le surnom de ‘’rêveur’’, et puis il était poussé à l’écart des autres, ce qui ne le dérangeait pas plus que cela, au fond. Ces garçons ne parlaient qu de choses futiles et qui ne l’intéressaient pas.
Lors de ses neuf ans, il fut placé dans une famille d’accueil. Il y resta durant un an environ, mais manquant d’affection pour lui et le trouvant trop spécial, ces premiers parents adoptifs le renvoyèrent dans son orphelinat durant sa onzième année parmi les humains. Puis, un jeune couple recherchant un enfant le choisirent et l’emmenèrent avec eux, dans leur maison à la lisière d’un forêt…. Ces parents furent beaucoup plus attentionnés que les précédents, mais eurent toujours du mal à comprendre ce jeune homme, surtout à partir de cette singulière nuit orageuse où ils le sentirent de plus en plus distants, parfois à parler seul. C’est aussi à partir de ce jour (enfin, de cette nuit) où il rencontra Dragniz que Karl décida qu’il partirait dès qu’il le pourrait , c’est à dire à sa majorité. Enfin bon, prenant peur pour sa santé mentale à cause de son comportement de plus en plus étrange, et ne sachant trop que faire, ses parents d’accueil le placèrent dans un ensemble Realschule/Gymnasium, où il vivrait en internat. Le complexe possédant un vaste parc, Karl put s’amuser avec Dragniz durant ces longues années d’études ennuyantes, où il excellait par sa bonne humeur, qu’il devait au support moral de son compagnon, et par son travail méticuleux. Mais en même temps, il s’écarta de lui-même de la société, et de tous ces humains qui ne le comprenaient pas, et qui ne pouvaient voir son ami. A ses dix-huit ans, il obtint son Abitur de la plus belle manière qui soit (c’est à dire avec d’excellentes notes) et enfin majeur, il pouvait quitter sa famille de ‘’pseudo adoption’’, ce qu’il fit, choisir son nom, qui resterait gravé sur sa carte d’identité, ce qu’il fit, et enfin quitter ce village paumé au milieu de rien, ce qu’il fit. Tout d’abord, durant les différentes vacances de ses deux dernières années au Gymnasium (il avait sauté une classe), il avait fait des petits boulots, ce qui lui avait permis de se faire un peu d’argent de côté (relativement beaucoup) et arrivé début septembre, à la date (supposée) de son anniversaire, il commença à préparer son départ. Le lendemain de cette journée de libération, il se déplaça dans sa mairie, où il décida de son nom. Ce ne fut pas un choix facile à faire, mais son cœur parla pour lui, et son vrai nom lui était déjà connu. Il le rendit plus germanique en ajoutant des Umlauts sur la seule voyelle de ce mot, et se retrouva avec Drägn. Après, pour rendre ce nom plus beau (et moins court), il ajouta la préposition von devant, qui, selon ce qu’il avait entendu, avait aussi d’autres significations, dans certaines langues scandinaves, ce qui renforça son choix. Sans le savoir, il avait enfin trouvé son vrai nom, et seul lui savait ce qu’il signifiait (et encore)…. Et c’est ainsi que Karl von Drägn naquit pour la deuxième fois. Enfin, il se renseigna sur les destinations possibles pour sa vie future. Comme il maîtrisait très bien l’anglais, il avait du choix… mais son regard se porta vers l’Irlande. Il avait toujours entendu dire que c’était le pays des rêves et des fées dans son enfance, et il s’était toujours demandé : et si tout ça était vrai, et si je pouvais y retrouver des personnes comme moi là bas ? La première chose qu’il fit après cette réflexion fut d’acheter un billet à l’aéroport et il était parti dans les airs, Dragniz volant à côté de l’avion, ou se reposant sur le toit. Une fois là bas, il commença des recherches, et arrivé dans une petite bourgade assez reculée, alors qu’il venait d’entrer dans un bar, Dragniz sur ses pas, un jeune homme, qui ne devait pas être beaucoup plus vieux que lui le prit à part et lui demanda qui il était. Karl lui répondit qu’il ne voyait pas pourquoi il lui répondrait, méfiant, lorsque ce jeune homme lui montra un animal perché sur un lustre, visiblement un aigle, et lui expliqua qu’ils étaient pareils, qu’il pouvait aussi voir son griffon. Comme Karl était un peu perdu, cet étudiant qui allait rentrer en deuxième année à Khyssian l’accompagna jusqu’à l’université et lui montra où il fallait qu’il s’inscrive. (Ce sympathique garçon se prénomme Alexeï Monchabeg, est originaire de Russie, et est le premier ami que Karl se fit à Khyssian, sa nouvelle maison.)
Mais maintenant, c’est l’heure de la rentrée, et il faudrait penser à être présent tôt dans l’université, sinon il risquerait de louper le discours du directeur ! Allez, on se lève !!!