Ce jour là, Peter s’était aventuré seul dans la savane pour découvrir l’immensité des plaines. Un soleil brillant tapait très fort sur toute la région, et aussi sur la tête du Français, ce qui rendait sa marche un petit peu dure avec les nombreuses pauses pour boire qu’il s’accordait. Toute la plaine était recouverte d’herbes hautes, seuls quelques grands arbres, sûrement des baobabs, se dessinaient au-dessus d’elles.
Le regard de Peter se perdait dans l’horizon quand tout à coup, il entendit des coups de feux dans le lointain, et des cris monter dans le ciel. Les cris s’avançaient doucement vers la position du jeune homme, mais alors qu’ils étaient encore loin, il vit les herbes bouger devant lui. Il s’approcha doucement et vit un tigre s’avancer vers lui, du sang s’échappant d’une de ses pattes avant.
Instinctivement, Peter avait sorti le fusil de chasse qu’il avait acheté le matin même, mais à la vue de l’animal, il le rangea, pris de compassion pour lui. Il marcha jusqu’à l’animal, un peu surpris du comportement de cet humain qui visiblement, ne voulait pas le tuer, lui, et le laissa le toucher. Des cris arrivaient, Peter pensa à des chasseurs, et dans un mouvement pour protéger le tigre, il se mit complètement sur lui, alors que les herbes bougeaient autour de lui annonçant l’arrivée des chasseurs. Peter ferma les yeux, pris de peur, et le tigre les ferma aussi, mais l’air serein autant que terrifié.
Quand le Français rouvrit les yeux, le soleil se couchait à l’horizon.
« *Mais qu’est-ce qui s’est passé ?* »
« *Heu… j’en sais rien…* »
Surpris d’une réponse, le garçon sursauta et regarda la bête dans les yeux.
« *C’est toi qui m’a parlé ?* »
« *Oui, pourquoi ? Je… je suis Kumba… merci de m’avoir sauvé….* »
« *De rien… je m’appelle Peter !* »
Puis après une longue discussion entre les deux nouveaux compagnons, ils rentrèrent au camp du jeune Français, et à sa grande surprise, personne ne remarqua le tigre qui l’accompagnait. Il le soigna du mieux qu’il put durant les semaines qui suivirent et juste avant qu’il ne parte d’Afrique, son compagnon de tous les jours allait à nouveau très bien.