Le train s'arrête enfin, je
regarde par la fenêtre et songe à cette nouvelle vie qui commençait
devant moi, comme le début d'un film. Je me lève, prend mon sac et
descend, tout le monde s'agite entre et sors en vitesse du wagon, on se
bouscule ou on se marche dessus. Le monde est différent de d'habitude,
les habits et les visages ne me disent rien. Je marche sur le quai de la
gare les yeux balayant l'horizon, tout semble si différent, aucun
immeuble ni grosse voitures, seulement des arbres, des milliers
d'arbres. Je regarde le train, il est bien loin de ressembler au TGV que
j'ai pris au départ, il ressemble à une vieille locomotive des années
50. Je descends, avec le cliquetis agaçant des roulettes de ma valise
sur les marches en pierres, un peu inquiète. Je sors de la gare et
m'assois sur un banc le temps de réfléchir à un endroit dans le quel je
pourrais passer la nuit. Le soleil m'éblouit ce qui m'empêche de me
concentrer comme il faut et de pouvoir repérer les bonnes adresses. Je
regarde dans la pochette avant de ma valise le peu d'argent que j'ai
réussis à prendre durant ma fuite.
*45€67ct mouais maigre butin*
Je
me lève et glisse dans les rues de la vieille ville avec toujours
derrière moi le cliquetis rythmé et infatigable des roulettes de ma
valise sur les pavés. Il ya des arbres partout, de l'herbe, des fleurs,
des buissons, et même une fontaine sur la place centrale, c'est
magnifique. Les ruelles sont larges, un peu sombre mais à ma grande
surprise très propre, il n'y a aucune ordure ou rat qui trainent par
terre. Les maisons sont en pierres apparentes avec de jolis volets en
bois faits main ornés de jolies fleurs dans les coins. Les fenêtres sont
en réalités de splendides vitraux avec des carrés de toutes les
couleurs ce qui doit être fort agréable vu de l'intérieur lorsque le
soleil les caresse de sa douce lumière. On se croirait presque au
Moyen-âge avec une gare du tout début du XXe siècle. D'ailleurs, quand
je me retourne pour la regarder, la gare n'est plus là, seule une grande
forêt verdoyante se dresse là, majestueuse et imposante. Je sens
l'inquiétude monter en moi. Au loin j'aperçois un luxueux château blanc
avec de grandes tourelles surmontées de chapiteaux bleus émeraude. Il
me semble voir de grandes lumières et entendre une musique festive. Je
décide donc d'allez voir, plus je me rapproche et plus la musique est
forte, j'entends des rires et des frappes frénétiques dans les mains
quand soudain un imposant centaure en armure me barre le passage, une
épée blanche à la main.
Je me réveille en sueur le cœur
battant à toute allure, j'ai encore fait ce rêve, un peu plus loin cette
fois mais toujours le même. La respiration haletante je m'assois sur le
bord du lit et me sert un grand verre d'eau puis me prend la tête entre
les mains.
- Mais qu'est-ce que ça veut dire...
Je suis là sur le bord du lit l'air
pensif. La porte s'ouvre et laisse entre voir le visage merveilleusement
endormi de ma sœur. Elle fait quelques pas en avant et me dit :
- Tout
va bien ? J'ai ressentit qu'il ya un truc qui t'a perturbé
Clem
était comme ça, ce don qu'elle possédait et qu'elle développait plus
que les autres était souvent mis à ma disposition, en quelque sorte. Je
veux dire qu'à chaque foi qu'elle entrait dans ma chambre en pleine nuit
on pouvait être sur que c'est son don qui l'a poussée à faire sa
curieuse.
Ses cheveux blonds ébouriffés et ses yeux mis clos étaient
le signe d'un réveil musclé.
- Un mauvais rêve ne t'en fais
pas, lui dis-je, vas te recoucher.
Elle me lança un regard suspect
avec un petit sourire, puis elle partie en fermant doucement la porte.
Je me levais et me mettais à la mezzanine à coté de la fenêtre en
regardant la lune qui éclaire de ses rayons argentés la cime des arbres.
Une chouette aux yeux dorés me fixait d'une manière oppressante, elle
laissa échapper de son grand bec un hululement et s'envola pour se poser
sur le bord de ma fenêtre. J'eus soudain un mouvement de recule ne
m'attendant surtout pas à cela. La chouette était là, elle me fixait,
elle tapota le carreau avec son bec. Du bout des doigts et avec méfiance
je tournais la poignée et permis au volatile de s'introduire dans la
pièce. Il se posa sur le pied de mon lit et m'observa toujours avec ses
yeux dorés. Il déploya ses ailes et les agitas de plus en plus vite
faisant voler mes dessins au mur. Je fut donc obligée de fermer les yeux
et quand je les ais ouverts je trouvais un collier à la place de la
chouette. Je m'approchais et le pris dans mes mains, il était tellement
brûlant qu'il m'échappa des mains. Je pris des mouchoirs et le posa sur
ma table de nuit. Je ferma la fenêtre et retourna me coucher, le
souvenir du volatile encré dans ma tête. Je finis par m'endormir
épuisée.